Découverte du concept AMAP
« Cela faisait un an que nous avions connu la CSA (Community Supported Agriculture) chez notre fille à Noël 1999 à New York. Plus nous découvrions le bien fondé de ce concept plus nous pensions que cela devrait aussi être une bonne solution pour nous. Nous avions envie de faire l’expérience alors que notre exploitation maraîchère n’était plus viable et que nous étions contraints d’arrêter complètement notre activité.
Nous avons choisi de l’appeler « AMA » (Association pour le maintien de l’Agriculture). Le P de paysanne est très vite ajouté pour bien distinguer le type d’agriculture que nous défendons.
Pour en parler en France à nos éventuels futurs partenaires il nous a fallu attendre que des militants soucieux du contenu de leur assiette nous en donnent l’occasion.
Janvier 2001
C’est en réponse à une demande d’Attac Aubagne, de participer à un débat sur la « mal bouffe », en pleine crise de la « vache folle », que nous proposons ce concept.
Daniel et moi nous racontons notre découverte de la CSA et leurs faisons parts des témoignages très positifs des acteurs que nous avons rencontrés à New York. Nous leur présentons le système similaire : l’AMAP comme une bonne solution à la problématique de l’insécurité alimentaire. Mais avant tout, comme une alternative économique pour nous aider à maintenir notre activité par la signature d’un contrat individuel d’engagement financier à l’avance. Qu’en contre partie ils recevraient un panier hebdomadaire du partage de notre production.
Au cours de cette réunion il s’est trouvé suffisamment de militants prêts à « agir » avec nous et nous permettre de démarrer ensemble cette expérience.
Mars 2001
Tout est nouveau. Ensemble nous devons faire fonctionner le système et nous allons tous être des acteurs responsables. Trois réunions sont nécessaires pour rassembler le groupe de consommateurs d’Aubagne et de ses environs et poser les bases éthiques économiques, sociales et solidaires ainsi que les contraintes du concept comme le partage des aléas. Tous les détails de fonctionnement que notre fille nous a traduit de l’anglais sont distribués à chaque futur « amapien ».
(Les pionniers, le groupe d'Aubagne) Le 8 avril 2001, aux Olivades, pour mieux nous connaître et pour visiter la ferme nous faisons la
1ere journée « portes ouvertes »ou pique nique pour nos futurs partenaires.
Daniel raconte l’histoire de notre ferme et l’intérêt commun que nous avons, à défendre ces belles et bonnes terres nourricières. Il fait une présentation économique, et expose nos difficultés dans une conjoncture agricole désastreuse.
Nous mettons à plat tous les avantages pour nous, producteurs, à être soutenus, et tous les avantages que peut en tirer le consommateur dans cette nouvelle façon de mieux se nourrir et pour une meilleure santé.
Daniel donne tous les détails sur ses modes de cultures, leurs coûts, la bio diversité, notre choix de produire sainement, en saison et des fruits et légumes à forte valeur gustative.
La visite des jardins a permis aussi le rapprochement avec le travail de la terre et la compréhension des éventuels aléas que nous aurons à partager dans l’Amap.
Nous avons joué la transparence nécessaire pour établir entre nous une relation de confiance qui est née ce jour là.
(Le 1er panier) Le 17 avril 2001 : 1er panier distribué à la 1ère Amap de Franceavec 40 familles d’Aubagne et des villes voisines dans une ambiance sympathique, bon enfant, joyeuse.
Un bureau s’est constitué et des membres bénévoles ont formé un « comité de pilotage » pour se partager les tâches d’inscriptions, de coordination, de lien avec nous producteurs et pour assurer le fonctionnement de la distribution.
La réussite de cette première expérience allait nous changer la vie.
Très vite, d’autres producteurs en difficultés sont dans la demande et de nombreux consommateurs sont dans cette démarche.
Très vite Daniel et moi nous nous sommes investis dans la transmission de l’expérience plutôt encourageante et l’accompagnement de nombreux projet d’AMAP d’abord en Provence et partout en France dès 2003.
En même temps que nous la 2ème Amap du Flayosquet (produits laitiers) naissait à Draguignan (Var) avec des consommateurs pionniers.
En octobre 2001, nous fermons le point de vente directe et créons l’AMAP des Olivades avec 2 distributions de 50 familles.
Le groupe d’Aubagne passe de 42 à 50 familles.
Pour faire la preuve que le concept Amap est une véritable alternative économique, à partir du printemps 2003 les Olivades passent 100% en Amap pour l’écoulement de la production auprès des 3 groupes de 70 familles. Il nous semble alors important de faire cette expérience du 100% en AMAP pour nous permettre de calculer les ratios économiques, le nombre de consommateurs/ surface utile de production, et de pouvoir calculer le véritable « prix du panier » puisque c’est notre seul revenu.
Cela nous a permis, outre le maintien de l’activité agricole aux Olivades, de créer 4 emplois permanents qualifiés alors que depuis 2 ans nous étions contraints de fermer notre point de vente directe en hiver et de n’avoir que des travailleurs saisonniers.
Denise Vuillon
A lire:
Denise Vuillon
L’histoire de la 1ère AMAP
Soutenir les paysans pour se nourrir durablement
L’Harmattan
« Cela faisait un an que nous avions connu la CSA (Community Supported Agriculture) chez notre fille à Noël 1999 à New York. Plus nous découvrions le bien fondé de ce concept plus nous pensions que cela devrait aussi être une bonne solution pour nous. Nous avions envie de faire l’expérience alors que notre exploitation maraîchère n’était plus viable et que nous étions contraints d’arrêter complètement notre activité.
Nous avons choisi de l’appeler « AMA » (Association pour le maintien de l’Agriculture). Le P de paysanne est très vite ajouté pour bien distinguer le type d’agriculture que nous défendons.
Pour en parler en France à nos éventuels futurs partenaires il nous a fallu attendre que des militants soucieux du contenu de leur assiette nous en donnent l’occasion.
Janvier 2001
C’est en réponse à une demande d’Attac Aubagne, de participer à un débat sur la « mal bouffe », en pleine crise de la « vache folle », que nous proposons ce concept.
Daniel et moi nous racontons notre découverte de la CSA et leurs faisons parts des témoignages très positifs des acteurs que nous avons rencontrés à New York. Nous leur présentons le système similaire : l’AMAP comme une bonne solution à la problématique de l’insécurité alimentaire. Mais avant tout, comme une alternative économique pour nous aider à maintenir notre activité par la signature d’un contrat individuel d’engagement financier à l’avance. Qu’en contre partie ils recevraient un panier hebdomadaire du partage de notre production.
Au cours de cette réunion il s’est trouvé suffisamment de militants prêts à « agir » avec nous et nous permettre de démarrer ensemble cette expérience.
Mars 2001
Tout est nouveau. Ensemble nous devons faire fonctionner le système et nous allons tous être des acteurs responsables. Trois réunions sont nécessaires pour rassembler le groupe de consommateurs d’Aubagne et de ses environs et poser les bases éthiques économiques, sociales et solidaires ainsi que les contraintes du concept comme le partage des aléas. Tous les détails de fonctionnement que notre fille nous a traduit de l’anglais sont distribués à chaque futur « amapien ».
(Les pionniers, le groupe d'Aubagne) Le 8 avril 2001, aux Olivades, pour mieux nous connaître et pour visiter la ferme nous faisons la
1ere journée « portes ouvertes »ou pique nique pour nos futurs partenaires.
Daniel raconte l’histoire de notre ferme et l’intérêt commun que nous avons, à défendre ces belles et bonnes terres nourricières. Il fait une présentation économique, et expose nos difficultés dans une conjoncture agricole désastreuse.
Nous mettons à plat tous les avantages pour nous, producteurs, à être soutenus, et tous les avantages que peut en tirer le consommateur dans cette nouvelle façon de mieux se nourrir et pour une meilleure santé.
Daniel donne tous les détails sur ses modes de cultures, leurs coûts, la bio diversité, notre choix de produire sainement, en saison et des fruits et légumes à forte valeur gustative.
La visite des jardins a permis aussi le rapprochement avec le travail de la terre et la compréhension des éventuels aléas que nous aurons à partager dans l’Amap.
Nous avons joué la transparence nécessaire pour établir entre nous une relation de confiance qui est née ce jour là.
(Le 1er panier) Le 17 avril 2001 : 1er panier distribué à la 1ère Amap de Franceavec 40 familles d’Aubagne et des villes voisines dans une ambiance sympathique, bon enfant, joyeuse.
Un bureau s’est constitué et des membres bénévoles ont formé un « comité de pilotage » pour se partager les tâches d’inscriptions, de coordination, de lien avec nous producteurs et pour assurer le fonctionnement de la distribution.
La réussite de cette première expérience allait nous changer la vie.
Très vite, d’autres producteurs en difficultés sont dans la demande et de nombreux consommateurs sont dans cette démarche.
Très vite Daniel et moi nous nous sommes investis dans la transmission de l’expérience plutôt encourageante et l’accompagnement de nombreux projet d’AMAP d’abord en Provence et partout en France dès 2003.
En même temps que nous la 2ème Amap du Flayosquet (produits laitiers) naissait à Draguignan (Var) avec des consommateurs pionniers.
En octobre 2001, nous fermons le point de vente directe et créons l’AMAP des Olivades avec 2 distributions de 50 familles.
Le groupe d’Aubagne passe de 42 à 50 familles.
Pour faire la preuve que le concept Amap est une véritable alternative économique, à partir du printemps 2003 les Olivades passent 100% en Amap pour l’écoulement de la production auprès des 3 groupes de 70 familles. Il nous semble alors important de faire cette expérience du 100% en AMAP pour nous permettre de calculer les ratios économiques, le nombre de consommateurs/ surface utile de production, et de pouvoir calculer le véritable « prix du panier » puisque c’est notre seul revenu.
Cela nous a permis, outre le maintien de l’activité agricole aux Olivades, de créer 4 emplois permanents qualifiés alors que depuis 2 ans nous étions contraints de fermer notre point de vente directe en hiver et de n’avoir que des travailleurs saisonniers.
Denise Vuillon
A lire:
Denise Vuillon
L’histoire de la 1ère AMAP
Soutenir les paysans pour se nourrir durablement
L’Harmattan